Le “post bête” ou que dire quand on n’a rien à vendre

11 juillet 2019 / ParJuliette Raynaud

“Comme je n’ai pas encore mon offre, je fais des posts bêtes.”
C’est ce que nous a dit un entrepreneur lors d’un atelier dans un incubateur. Nous faisions un tour de table pour avoir une idée des habitudes des uns et des autres sur les réseaux sociaux. Nous avons voulu en savoir plus sur ces “posts bêtes” qui ont titillé notre curiosité…

Être intéressant avant d’être intéressé

Le projet de cet entrepreneur est ancré dans l’univers de la RSE et de l’impact social. Comme sa solution digitale n’est pas encore tout à fait au point, il n’a rien à vendre. Alors, pour être tout de même visible sur les réseaux, il s’est dit qu’il allait tout bêtement relayer des informations sur l’entrepreneuriat social, la tech for good, les initiatives durables et tous ces sujets qui lui tiennent à cœur. Des contenus qui ont surtout en réalité, un lien direct avec son business. Ce qu’il ne savait pas — et les autres startups non plus d’ailleurs -, c’est que c’est exactement ce qu’il faut faire.

La question soulevée par ces “posts bêtes” est une question clé : que dire quand nous n’avons rien à vendre (encore) ?

Au-delà d’une stratégie social media, cet entrepreneur touche du doigt l’intérêt du brand content. À travers sa démarche, il commence à exister sur le territoire de marque qu’il souhaite occuper. C’est presque mieux qu’il n’ait pas encore de produit à vendre, cela l’oblige à plus de créativité et d’écoute de son environnement. Progressivement, il commencera à être identifié sur ses sujets de prédilection sans être rattaché uniquement à son produit. C’est une stratégie durable puisque son produit changera. La raison d’être de sa marque, elle, ne changera pas. Cette raison d’être, ce pourquoi on s’engage sur ces sujets qui façonnera la marque, lui donnera son aura, fédérera une audience et certainement de futurs clients.

S’engager pour engager

Dans “réseaux sociaux”, il y a “réseau” or, un réseau se crée, s’alimente et s’enrichit. Je ne le sollicite pas uniquement quand j’ai besoin de lui ; je prends des nouvelles, je le nourris de contenus, je le fédère en partageant mes valeurs et mes coups de cœur. Une règle d’or : ne pas parler que de soi. Finalement, c’est comme une soirée networking, on laisse les autres se raconter, on cherche des points d’accroche, on fait des rencontres sans arrière-pensée… Ne nous transformons pas en hommes et femmes-sandwichs !

Pour engager et fédérer, il faut s’engager. L’activité sur les réseaux sociaux ne se résume pas à la publication de posts originaux. Il faut aussi se nourrir de ce que proposent les autres. Liker, c’est bien. Partager, c’est mieux. Dire pourquoi on partage, c’est encore mieux.

Se dévoiler pour fédérer

Souvent, ce qui bloque le partage, c’est qu’on ne sait pas quoi écrire. Or, il suffit de se poser la question “pourquoi je souhaite partager ce contenu ?” pour avoir la réponse et trouver le message à écrire. Cela orientera la lecture de votre post et donnera des clés pour apprendre à vous connaître. Ce sont ces aspérités qui font le caractère de votre marque et lui permet d’émerger dans les feeds et dans les têtes.

Cet entrepreneur qui a eu l’intuition de l’intérêt des “posts bêtes” nous a avoué son étonnement quand il s’est aperçu que ces posts généraient plus d’engagement que les posts plus promotionnels. Rien de surprenant pourtant : il y a en effet une forme de reconnaissance de la part de son audience de faire ce travail d’agrégateur, de partager du contenu de qualité, qui est intéressant avant d’être intéressé et ce, avec une vision et un engagement fort.

La morale de l’histoire ? Oser être créatif, penser en dehors du cadre, ne pas faire comme tout le monde, s’engager pour ce en quoi on croit. Ce n’est pas toujours facile mais c’est un pari gagnant sur le long terme. Tous aux posts bêtes !

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Juliette Raynaud

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